Mourjou et la châtaigneraie cantalienne deviennent « site remarquable du goût »

En marge de la 29e édition de la Foire à la châtaigne, Mourjou et la châtaigneraie cantalienne sont devenus « Site remarquable du goût». C'est le deuxième territoire, après Salers, à obtenir cet honneur dans le Cantal.

C'est une surprise « de bon goût » ose Pascal Piganiol, ce dimanche 21 octobre au matin, à la foire de la châtaigne de Mourjou. Le grand mèstre de la confrérie du Pélou, cheville ouvrière de l'évènement, avait invité la confrérie des Goussiers de Billom pour la fête. C'était une ruse : Jean Jallat a bien vite enlevé son habit vert de goussier pour revêtir celui de président de la fédération nationale des sites remarquable du goût, et décerner le label à la commune de Mourjou et à son territoire...

« Cela contribue à nous faire connaître »

Pour Pascal Piganiol, ce label va avant tout aider les producteurs de châtaignes du Cantal, en ayant accès à un réseau. « Ils pourront aller sur les salons reservés aux sites remarquables du goût, analyse-t-il à chaud. Cela contribue à nous faire connaître. »Jean Jallat ne dit pas autre chose : « Un label site remarquable du goût, c’est un produit emblématique dans son écrin, explique-t-il. C’est aussi un territoire à développer. » Si la demande a été faite en cours d'année, la commission s'est réunie récemment. Le label a été décerné cette semaine.

« Un alignement des planètes »

Mais ce label vient avant tout récompenser un long processus, long comme la pousse d'une forêt. Car les bonnes nouvelles pleuvent sur les châtaigniers cantaliens ces dernières semaines : la Région a décidé d’apporter une aide avec le plan Filière châtaigneraies traditionnelles, 849.000 € sur trois ans qui devraient être captés par l’Ardèche, mastodonte du secteur, en premier lieu. Mais le territoire est parvenu à obtenir des subsides, même si, dans le Cantal, c’est avant tout « une économie de la cueillette, reconnaît Pascal Piganiol. On ne vit pas uniquement de la châtaigne dans le Cantal. »

Plus localement, c’est la communauté de communes qui canalise ces ressources, avec humilité face aux (presque) voisins ardéchois, et la volonté de planter 7.000 arbres, en lien avec la chambre d’agriculture. Michel Teyssedou est ressorti «agréablement surpris » d’une table ronde organisée samedi matin, à Mourjou, dans le cadre de la foire : « les prises de paroles étaient extrêmement positives. Il y a une réaction sociologique et identitaire très intéressante », estime le président de la communauté de communes.

Ce label est une concrétisation, il faudra s'attendre à voir de plus en plus de châtaigniers dans nos forêts de la... châtaigneraie cantalienne.

Il faudra s'habituer à ce nouveau panneau

Jean Jallat a prévenu : le panneau offert ce dimanche est à multiplier. Mais pas uniquement autour de Mourjou, prévient le maire Raymond Delcamp. Il est certes fier de voir Mourjou devenir « une devanture, une vitrine de la châtaigneraie cantalienne. » Mais il n’oublie pas que le petit village de 330 habitants, hôte de la Maison de la châtaigne, ne peut pas tout faire seul.

Derrière la vitrine, il faut le magasin, puis l’office, le laboratoire. Je compte sur les 51 communes du territoire, pour celles qui se sentent capables, afin d'apporter leur pierre à l’édifice. C’est un vecteur économique, peut-être même social, touristique, autour de la production, qu’il faut utiliser. »

« La châtaigne était au cœur d’une économie de la subsistance, termine Michel Teyssedou, président de la communauté de communes de la Châtaigneraie cantalienne. On va en faire un produit à haute valeur ajoutée. »

 

Source : La Montagne

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